La sirène torréfie le café dans l’ancien bureau de poste

Début septembre 2018, Starbucks a ouvert sa première usine de torréfaction premium en Europe à Milan et ose ainsi l’entrée tant attendue sur le marché italien. Sous le nom prometteur de «Milan Reserve Roastery», le cinquième site du concept premium promet une expérience gastronomique de la dernière génération.

Lors je suis entrée dans la Milan Reserve Roastery, je m’attendais à beaucoup de choses, mais pas à des portiers. Oui, vous avez bien lu. Des «Men in black» en costumes noirs et en chemises blanches. J’ai brièvement réfléchi si j’avais besoin d’un billet d’entrée. Mais j’ai aussitôt été invitée amicalement à entrer. Je ne trouve pas non plus de réponse à la question de savoir si ces messieurs sont réellement chargés d’une fonction ou s’ils doivent avant tout faire en sorte que l’on ait un sentiment accru de sécurité – même pas rétroactivement.

Après être entrée dans l’ancien bureau de poste, un Palazzo datant du tournant du siècle, je suis submergée. J’ai une vue sur 2400 mètres carrés et je vois une chose avant tout: des gens. Et que diable veut l’homme au tablier, qui se tient devant moi depuis une heure déjà, du moins j’en ai l’impression, et s’adresse à moi de manière sympathique en italien. Où dois-je aller, courir, regarder, acheter? Heureusement qu’il m’aide – le gentleman en tablier de barista. Il me donne une sorte de feuille de route pour m’orienter.

Au milieu de l’immense salle se trouve un tonneau de torréfaction de près de sept mètres de haut, qui s’ouvre de temps en temps pour donner aux invités un aperçu de la phase de dégazage du processus de torréfaction du café. Au cours des vingt prochaines minutes de ma visite des halles sacrées, je vais assister au processus complet de torréfaction, de la fève à la tasse. Après avoir fait la queue encore vingt minutes, j’ai enfin un café infusé à froid d’une variété maison et un Cornetti de Princi garni à la main. Le noble boulanger italien Princi complète l’offre exclusive de la «Reserve Roastery» avec divers produits de boulangerie-pâtisserie et pains frais. En plus des variétés de café disponibles en petites quantités et du matériel de merchandising correspondant et de designers renommés, 100 cocktails différents sont proposés au bar à l’étage supérieur.

Quand je pars, je regarde en arrière. Submergée par la belle enveloppe, le contenu luxuriant, et je me demande: est-ce que l’on n’obtiendrait pas plus en faisant moins? Et Starbucks peut-il vraiment apprendre quelque chose aux Italiens en matière de café? C’est ce qu’on va voir. Starbucks veut ouvrir plus de 50 stores en Italie.